Rencontre Fils d’Abraham du 7 avril 2019
Le mariage et le divorce
- Religion juive, Guy Slama et Brigitte Frois, judaïsme libéral.
Guy a réalisé une thèse en 1976 sur les difficultés entre les juifs laïcs et les juifs religieux. Pour les juifs, le mariage est un contrat et absolument pas un sacrement.
L’âge légal est fixé à l’âge des règles pour les filles et plus tard pour les hommes.
La kettouba va définir les obligations du mari notamment en cas de divorce.
Il n’existe pas de mariage civil en Israël.
L’Etat d’Israël reconnaît 13 communautés religieuses avec des points de vue très différents sur le mariage. En 1971, 2 juifs ont souhaité se marier sans faire référence à l’interprétation rabbinique du texte, en se basant sur le texte biblique. En 1977, publication d’une loi interdisant de se marier en dehors du contexte religieux.
En France, le couple juif passe devant un rabbin.
Il y a quelques temps, 30 imams ont demandé que le mariage civil précède le mariage religieux.
Chez les orthodoxes, seul le mari peut donner le guett qui libère la femme et rompt le lien du mariage. Les enfants mamzerim sont les enfants nés d’une femme qui n’a pas obtenu le guett. La femme est considérée comme adultère, passible de la peine de mort ainsi que l’amant. En revanche, le divorce par consentement mutuel existe depuis le moyen âge.
Le mariage ne se passe forcément à la synagogue mais il faut un dais nuptial. Un verre est cassé lors de la cérémonie. De nombreuses interprétations sur ce symbole. Pour l’une d’elles, le verre représenterait la destruction du temple de Jérusalem.
- Religion chrétienne, Max
Pour les protestants, seuls deux sacrements : le baptême et l’eucharistie.
Le mariage, le couple rencontre le prêtre qui les envoie dans un groupe qui va les accompagner. L’objectif est d’insister sur trois points :
- La pleine liberté du consentement
- La reconnaissance du lien sacré durant la vie maritale
- L’accueil des enfants qui viendront dans l’union
Après les réunions, le couple signe un document qui peut être repris lors du sacrement. Au moment du sacrement, des paroles simples sont échangées. L’homme commence : « veux-tu être ma femme ? Oui je le veux. Veux tu être mon mari ? Oui je le veux. »
Chez les protestants, un texte que reprend Max.
Le prêtre n’est que témoin, il ne fait pas le mariage. Les mariés sont artisans de ce sacrement. Ils se donnent le mariage. Le prêtre est représentant de la communauté chrétienne. Dans des cas très rares, le mariage peut se dérouler sans un prêtre (ex. couple âgé). Le divorce n’existe pas. Dans certains cas, possibilité de considérer que le mariage n’est pas valide (liberté du consentement).
Chez les orthodoxes, c est le prêtre qui fait le mariage.
Le pape François a ouvert quelques portes.
Les témoins valorisent la communauté.
- L’islam, Nadia
Nadia appartient à la mosquée Othman. Appartient également au groupe de Tibhirine qui intervient dans les écoles.
Parler du mariage en islam conduit à parler de la place de la femme en islam. Elle est souvent identifiée comme le dernier rempart de l’identité musulmane. Par ailleurs, le statut de la femme est souvent pris comme référence du niveau de développement des pays.
Le mot « Zaouech » : mariage, mot qui évoque le consentement pour établir à égalité un contrat entre deux personnes. Ce n’est pas un sacrement et peut être défait. Le mariage n’est pas obligatoire mais fortement recommandé.
Plusieurs conditions, deux témoins, la dot et le consentement mutuel des deux époux. Révolutionnaire à l’époque car la femme était considérée comme une marchandise. Le mariage forcé ne devrait pas exister car ne fait pas partie de la tradition.
Les obligations
En islam, l’homme doit intégralement subvenir au foyer quelque soit le statut de la femme. A différencier de l’esprit du mariage qui se fonde sur la complémentarité. La femme conserve son identité.
Processus : demande en mariage qui va permettre de s’assurer du consentement. La cérémonie doit rester accessible et proportionnelle aux ressources du foyer.
Le Coran porte la bonté, le respect entre les partenaires.
Certains versets sont polémiques : polygamie, violence…le code de la famille dans certains pays s’appuient sur ces versets.
Le divorce est autorisé. Trois cas possibles : la répudiation par l’homme, le consentement mutuel ou la demande de divorce par la femme.
Le mariage devant un imam sans mariage civil a existé longtemps. Le passage à la mosquée ne semble pas un pré requis nécessaire.
La présence du tuteur est souvent demandée par la législation mais donne lieu à de nombreuses interprétations.
Sur les mariages mixtes, plusieurs versets avec des positions contradictoires.
La contraception est reconnue par l’islam et la question de l’avortement peut être posée.
- Le bouddhisme, Patrice
Patrice et Nicolas s’inscrivent dans le mouvement Soka et évoquent le mariage dans la voie de Nichiren. Le mariage bouddhiste se fait après le mariage civil et souvent quelques temps après. Le mouvement soka est entièrement laïc. 3 centres en France peuvent pratiquer le mariage.
L’objectif du mariage est de créer une famille harmonieuse. Le sens du mariage est une affirmation de la création d’une famille qui aura pour but de favoriser la construction de la paix mondiale.
La cérémonie est marquée par un échange de coupes entre les familles : entre le père du marié et la mère de la mariée et l’inverse et entre les mariés : ce symbolisme va marquer les liens qui unissent les deux familles. Présence de deux témoins. Mariages entre personnes de même sexe possibles dans la mesure où l’association est laïque. Le divorce est également possible.
La loi civile prévoit secours, fidélité et assistance. L’obligation de respect a été rajoutée récemment et prend en compte la question de la violence intraconjugale.
Pour mémoire, rappel de la pièce Pierre et Mohamed qui sera jouée le 8 avril à 20h dans les locaux de l’université catholique en partenariat avec l’Université.